Fort de son retard dans le développement des transports rapide, la SNCF a été contrainte de réagir car elle perdait régulièrement une clientèle que l’extension du réseau autoroutier et la rapidité des avions d’Air Inter dissuadaient d’emprunter le train.
L’expérience japonaise du « Shinkansen », reliant Tokyo à Osaka à 210 km/h en 1964 ainsi que les premiers essais de l’Aérotrain en 1966 à plus de 200 km/h donnèrent aux ingénieurs français l’idée que la vitesse pouvait être une planche de salut. Les années 67-68 ont donc été celles du développement du projet du futur train à grande vitesse. La SNCF expérimenta en testant en 1967 les 200 km/h avec le capitole PARIS-TOULOUSE.
Une fois les études achevées, la SNCF (actionnaire dans la societé de l'Aérotrain...) conclue à la supériorité de son projet, par rapport à l’Aérotrain.
A compter de ce moment, Jean Bertin et son Aérotrain se sont découvert de véritables adversaires et opposants à leur technologie.
Les différents projets de lignes commerciales proposées au gouvernement telles que ROISSY/ORLY ; PARIS/ORLEANS ; PARIS/LYON durent faire face à de très nombreuses réticences.
L’étude de la ligne CERGY - LA DEFENSE a cependant été conclue en juin 1971 et après de longues mises au point, le contrat de réalisation fut signé entre le gouvernement et Bertin le 21 juin 1974.
Mais, en juillet 1974, Valéry
Giscard d’Estaing, à peine élu président de la république
pris la décision d’annuler ce contrat.
Coupure
de presse de l'époque
L’état s’est alors désengagé de la technologie de l’Aérotrain au profit du train à grande vitesse de la SNCF, et c’est le 8 septembre 1975 que Giscard d’Estaing annonça la mise en chantier de la ligne PARIS – LYON par TGV ( inaugurée le 22 septembre 1981 par François Mitterrand ).
A la suite de cette décision, la société Bertin finança ses propres essais faute de contrat expérimental d’état, dans le but de promouvoir d’éventuelles lignes commerciales internationales.
Les essais se sont achevés
en 1978 faute de débouchés et le projet fut abandonné.
Toutes ces années de recherches, d'essais, de reussites furent réduites
à néant.
Jean Bertin, épuisé de
toutes ces années de travail décéda d'un cancer le
21 décembre 1975.
Essais terminés en 1978.....
L'Aérotrain I.80 abandonné pendant plus d'une dizaine d'années
L’Aérotrain I.80, petit bijou
de la haute technologie française, abandonné à la
poussière et à l’assaut des vandales dans le hangar de Chevilly
pendant plus d’une dizaine d’années a été victime
d’un incendie vraisemblablement d’origine criminelle le dimanche 24 mars
1992 et cela 17 ans après la mort de Jean Bertin.
L'épave
apres l'incendie du 24 mars 1992
L'Aérotrain
modèle S 44 detruit par un incendie en 1991 dans les locaux de la
societé Bertin
L'Aérotrain
expérimental n° 2 à l'abandon
Aujourd’hui les seuls vestiges encore
visibles de ce qui aurait du être un moyen de transport ultra moderne
sont les voies en « T » renversés entre Gometz et Limours
et la voie expérimentale au Nord d’Orléans.